Près d'un mois après le début de son intervention au Mali contre les
groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui se poursuivait jeudi, la
France pense déjà à son retrait progressif de ce pays et a demandé à
l'ONU de préparer l'envoi d'une force de maintien de la paix.
La France a évoqué la perspective de la création d'une opération de
maintien de la paix (au Mali) sous casque bleu lorsque les conditions
sécuritaires le permettront», a déclaré mercredi l'ambassadeur français
Gérard Araud à 'ONU à l'issue de consultations à huis clos du Conseil de
sécurité.
Selon le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé
Ladsous, la future force de l'ONU «sera d'abord basée sur l'existant,
c'est-à-dire les unités de la Communauté économique des Etats d'Afrique
de l'Ouest (Cédéao) et du Tchad». Les forces de la Cédéao forment la
Misma (Mission internationale de soutien au Mali), autorisée par une
résolution du Conseil de sécurité en décembre.
La Misma doit à terme envoyer quelque 6.000 hommes, mais leur
déploiement est lent, seuls environ 2.000 se trouvant actuellement au
Mali, soit un peu plus que ceux du Tchad (non membre de la Cédéao) qui a
promis 2.000 hommes: environ 1.800 se trouvent déjà à Kidal, à 1.500 km
au nord-est de Bamako.
Tout ou partie de ces troupes africaines passeront sous la bannière ONU
mais il ne s'agira pas d'une force hybride, comme la Minuad au Darfour
(force conjointe ONU/Union africaine). Ce sera "une force sous casque
bleu avec une chaîne de commandement remontant au Conseil de sécurité", a
précisé M. Araud.
Il n'y aura cependant pas de Casques bleus au Mali avant la fin de
l'offensive française et sans plusieurs semaines de préparation.
Le président français François Hollande a indiqué que la France
envisageait de commencer à retirer ses soldats en mars, "si tout se
passe comme prévu".
Son chef de la diplomatie Laurent Fabius a précisé de son coté mercredi
que la France oeuvrait pour une mise en place d'une opération de l'ONU
en avril.